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 « Un pas en arrière puis deux en avant », ou « il n’y a à pas de victoire sans échec », « la réussite, c’est d’aller d’échec en échec toujours avec le même enthousiasme… » Les phrases et citations abordant l’échec et la réussite sont innombrables. Elles semblent assez évidentes, justes. On peut avoir envie de se les dire, de se les répéter. Mieux encore, on les connait ces phrases.

Mais, face à un match perdu, ou une contre-performance en compétition, se dire « il faut rater pour pouvoir réussir plus tard » n’est pas simple, voire inefficace et culpabilisant.

L’échec et la réussite sont des concepts que nous connaissons bien.

Comment faire alors pour aller au-delà des concepts conscients ? Comment faire pour vaincre l’échec, le dépasser, voire même le transformer en levier pour la suite ?

Un point de vue… une réalité.

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais le jugement qu’ils portent sur les choses. » Epictete.

L’échec n’est qu’un point de vue sur une expérience. Ce point de vue là est construit par rapport à nos attentes. À celles que nous nous faisons nous même sous forme d’images dans notre tête. Nous construisons une projection mentale de la réussite, de la perfection qui répond non seulement à notre conception de la réussite, mais aussi souvent à celle des autres (coach, partenaires, spectateurs, médias…).

Cette image-là a été construite au fur et à mesure des expériences, des discussions… bref, de votre vie.

Chaque personne a un point de vue personnel, subjectif, par rapport auquel nos émotions réagissent en bien ou en mal. Car c’est en réponse à cette projection-là que notre mental réagit quand nous réussissons ou quand nous faisons des erreurs.

« J’aurai dû gagner ce combat! », « Je ne devrais plus faire cette erreur. »  » Après tous ces entraînements, une telle erreur est inadmissible ».

Tout cela est vrai. Vrai de votre point de vue. Vrai parce que quelque part vous y croyez. Vous y croyez parce que vous avez une projection de vous même idéale, une attente de perfection.

Quand nous nous rapprochons de cette image-là, et que nous réussissons, alors nous vivons des émotions fortes, belles et la motivation augmente.

Quand nous ne nous en approchons pas, notre mental s’emballe et nous nous jugeons, nous nous dévalorisons et nous subissons des émotions négatives qui nous bloquent, qui peuvent aussi nous mettre dans une démarche d’évitement pour la suite.

Plusieurs problèmes par rapport à ça:

  •  nous n’avons pas conscience de cette image-là, bien que notre mental y réagisse en compétition et en permanence.
  •  elle a été construite par plein de choses, de mots, de croyances, de personnes et d’expériences.
  •  et enfin, sans doute le plus problématique… c’est que nous ne la choisissons pas.

En bref:

  •  nous avons une représentation de référence = une image de perfection,  une attente.
  •  avant la compétition cette image de perfection ou cette attente a pour conséquences = peur de l’échec/ pression/ stress/ anxiété.
  •  après une erreur, ou une compétition dont le résultat n’est pas celui attendu, c’est le décalage entre cette image et le résultat qui a pour conséquences = peur de la prochaine compétition/ pensées qui restent bloquées sur l’événement/ regret/ remords/ culpabilité.

C’est en travaillant dessus que nous pouvons vaincre l’échec.

L’échec: mesurer la distance avec un mirage.

La vision de l’échec repose sur le fait que nous avons un référentiel pour pouvoir mesurer l’échec:

  • une attente
  • une image à laquelle nous nous comparons
  • un désir
  • un scénario pré programmé

Alors la toute première étape pour travailler sur l’échec est de prendre conscience de votre référentiel.

Pour cela, prenez un moment pour vous. Repensez à la dernière fois où vous avez ressenti des émotions liées à l’échec. La peur, la déception, le jugement, la crainte, l’appréhension…

Et tout en pensant à ça, prenez conscience de la projection mentale que vous vous faites. Est-ce une image de perfection, d’idéal ? Un scénario parfait ?

Demandez-vous, si vous deviez la situer dans l’espace, où vous pourriez placer cette image, cette représentation par rapport à vous.

Imaginez que cette image s’approche, puis s’éloigne. Pendant que vous faites ça, observez que le ressenti change et que l’émotion n’est pas identique.

Cette image de vous même, celle qui lorsqu’elle n’est pas rapprochée en sport, crée une vision de l’échec, des émotions fortes, voire même une peur de l’avenir, est un mirage. Une illusion tellement forte que votre corps, et votre mental y croient depuis des années peut-être.

Observez cette représentation et observez qu’il y a certaines choses certaines pensées qui y sont liées, qui ne vous appartiennent pas.

Et puis pour terminer cette étape, commencez à la mettre à distance. Pas à une distance trop éloignée pour l’instant, mais simplement ressentir ce qui évolue lorsqu’il y a une mise à distance comme vous venez de le faire.

Une fois cette mise à distance faite, il est temps de passer à la suite, pou transformer l’échec en expérience. Cette expérience-là va pouvoir vous permettre de progresser.

Sortir de l’illusion de l’échec et le transformer en tremplin.

Choisissez la méthode d’auto hypnose ou d’absorption mentale que vous voulez.( voir PDF, ou les articles « Le silence du sportif », « La vision périphérique » ).

Après avoir mis à distance la représentation mentale qui activait les émotions liées à l’échec, il va falloir y ramener du choix.

Pourquoi ? Parce qu’une image qui créait de l’appréhension avant une compétition, ou après une compétition peut être choisie. Une fois qu’elle est choisie et orientée mentalement, les sensations, idées, pensées et émotions qui en étaient les conséquences ne seront plus les mêmes.

Pour cela, vous allez repenser à l’image que vous avez mise à distance.

Puis vous allez l’approcher. Pendant ce processus, votre ressenti va changer. Utilisez ce variateur interne pour percevoir si cela vous attire ou vous repousse.

Ensuite, portez votre attention sur cette image avant de vous demander ce qui pourrait y être modifié pour être amélioré. Est-ce une version de vous même attirante que vous voyez, ou qui crée une pression ? Est-ce réaliste ou alors totalement idéalisé, trop proche de la perfection pour être atteint ?

Dans cette expérience, prenez le temps de modifier à votre guise les paramètres de la forme de l’image tout comme le contenu.

Après cette manipulation mentale, imaginez ne pas atteindre à la prochaine compétition cette représentation mentale. Percevez que le ressenti « d’échec », « d’appréhension » ou de « culpabilité » est transformé.

Votre mental n’est alors plus en réaction par rapport à une représentation d’idéal construite et imposée sans votre choix conscient.

La liberté émotionnelle, le vrai contrôle de soi, de son corps et de son mental passent par la notion de choix. Et le choix, c’est ce que cette technique permet. Prendre conscience de nos réactions émotionnelles non voulues n’est pas suffisant. Il faut prendre un temps pour observer à quelle représentation mentale ces émotions réagissent. Perfection, attente, idéal, tout cela focalisé sur le résultat et non sur la tâche… Le mental est subjectif et crée des représentations sans nous demander notre permission. En jouant avec comme vous venez de le faire, vous réorientez cette partie de vous qui pilote souvent seule. Mais le pilote, c’est votre conscient et vous venez de le rappeler à votre copilote, l’inconscient.

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