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La pratique d’un sport est un plaisir ? Le sport de haut niveau le demeure-t-il ? Où se situe la frontière entre la passion et le travail ? À quel moment dans la vie d’un sportif apparaît le sentiment d’aller travailler ?

On imagine, fantasme souvent à tord, que la vie d’un sportif de haut niveau est un long fleuve tranquille jonché de plaisir, de luxe, d’extravagance, de voyage, etc. Leur vie fait fantasmer de nombreux enfants et adultes, qui ne perçoivent qu’au travers des médias, que ce que l’on veut bien leur montrer, ce qui fait vendre et rêver. Il est des aspects qui échappent à la plupart d’entre nous. Les blessures, les pressions sociales, médiatiques, les différents enjeux, les contrats de sponsoring, etc.

 

Faites entrer les lions !

 

Dans la vie d’un sportif de haut niveau, ces paramètres sont à gérer au quotidien. Qu’ils soient rugbymen, footballeurs, tennismen ou autres, ils subissent ces pressions et doivent composer avec. Pour la plupart des gens, les sportifs sont perçus comme des acteurs qui n’entrent en scène que lors d’évènements médiatiques plus ou moins importants et qui disparaissent lorsque l’on change de chaines de TV. Ils doivent en quelque sorte nous divertir sous peine d’être zappés.

En écoutant certains supporters se plaindre du jeu d’untel, du manque de hargne d’un autre, d’une frappe mal cadrée pour des salaires mirobolants, on comprend mieux l’intérêt que portent ces supporters à l’humain en sueur derrière le maillot. Le sportif serait alors devenu un gladiateur. Le public, les médias, les sponsors se transformant alors en Jules César, ayant alors pouvoir de vie ou de mort sur la carrière professionnelle de cet humain qui donne souvent tout son temps et son énergie pour son sport.

On oublie souvent l’ascétisme, la rigueur, l’hygiène de vie physique permanente que doivent entretenir et subir les sportifs de haut niveau tout au long de leur carrière.

Les coulisses sont donc très souvent bien moins glamours que la scène, qui ne représente qu’un temps infime dans la pratique générale du sport en lui-même.

 

L’apparition des drogues et de substances type EPO il y a plusieurs années sont un signe évident d’une dérive de la philosophie même du sport. La professionnalisation du sport, l’argent généré, la place sociétale, divertissante, parfois abrutissante sont les causes de cette dérive qui fait parfois du sportif, une marionnette.

 

Mais qui tient réellement les ficelles ?

Comme toujours… NOUS !

 

C’est en modifiant notre propre manière de « consommer », en modifiant notre propre regard, que nous avons le pouvoir de changer les choses. Si vous aimez le sport, alors vous aimez et respectez l’athlète, dans sa victoire comme dans sa défaite, dans ses blessures comme dans sa réussite. Il est utopique d’imaginer ce type de comportement chez la plupart des supporters, mais une prise de conscience même isolée reste une prise de conscience.

Et le mental dans tout ça ?

 

On comprend souvent mieux, après avoir énoncé les différents enjeux avec lesquels le sportif doit jongler quotidiennement, tous les aspects d’une préparation mentale. Un sportif de haut niveau nécessite une préparation mentale de haut niveau. Certaines fédérations, clubs, entraineurs l’ont bien compris et placent leurs athlètes au centre de leur priorité. Les sportifs sont alors réellement encadrés, et ne pratiquent plus leur métier avec une épée Damoclès aussi importante au-dessus d’eux.

 

Imaginez que votre poste de travail soit sans cesse remis en question, que sans résultats immédiats, vous n’intéressiez plus, du jour au lendemain, qu’une blessure infime vous coûte votre poste. Ce serait comme travailler tous les jours sur un siège éjectable dont vous n’avez pas la poignée.

La blessure est une bête noire pour le sportif. Elle peut le rendre anonyme en une fraction de seconde. Revenir de blessure nécessite également un travail de préparation mental particulier. Et parce que de plus en plus de fédérations et d’entraineurs l’ont compris, les sportifs commencent de plus en plus à exercer leur passion dans des conditions plus respectables.

La prise de conscience n’est pas récente, mais fais bouger timidement les hautes instances. Là où la préparation mentale semblait réserver à un travail de récupération de facultés physiques et psychiques, souvent assimilée d’ailleurs au rôle du « psy », elle devient naturellement présente comme étant un pilier de l’entrainement du sportif. Il y a donc aujourd’hui, l’entrainement physique et l’entrainement mental.

Les « grandes idées » présentent dans le sport évoluent alors en conséquence et il est aujourd’hui largement admis que de la même manière qu’on ne naît pas avec un corps musclé, mais qu’on le façonne, on ne naît pas non plus avec un mental affûté, mais on le prépare.